Ecouter les galets

Le galet est un être parfait ! Il est l’aboutissement d’un long cheminement. Il semble être au sommet de son épanouissement lorsque nous le trouvons, nous savons pour autant que dans 1000 ans, sa perfection serait différente.

Un galet n’est jamais seul. Il n’existe qu’au milieu d’autres galets. Le courant de l’eau et les raclements des autres pierres l’ont façonné. Il est devenu lui-même parmi les autres. Et sans lui, les autres pierres ne seraient pas tout à fait ce qu’elles sont. Tellement semblable aux autres mais pourtant tellement unique.

La rencontre avec un galet c’est aussi le commencement d’une histoire. Lorsqu’on le trouve, c’est lui qui nous choisi ! Il sait se montrer à nous et sa forme particulière, sa douceur, son originalité, sa rondeur presque parfaite nous attire. Nous n’avons pas su résister à l’envie de le prendre. Mais pourquoi ? Peut-être parce que nous sentons qu’il a quelque chose de particulier à nous dire. Nous sentons qu’il s’est présenté sur notre chemin pour quelque chose de spécial, d’unique. Nous savons qu’une aventure nouvelle commence avec lui, sans savoir où elle nous mènera.

Je ne sais jamais si c’est leur perfection ou leurs imperfections qui m’attirent. Je crois qu’ils me ressemblent. Peut-être que je reconnais en eux une part de moi, que j’attends secrètement qu’ils me disent les choses que je ne sais pas encore de moi. Et finalement c’est bien ce qu’ils font.

Dans son imaginaire, l’être humain attribue une valeur particulière au galet en tant que symbole. Georges Romey nous l’explique de sa plume poétique :

« Un galet est l’œuvre d’un monde qui a déjà vécu… tout galet est un œuf pondu par la mer. … Le galet dans le rêve est chemin. Un chemin qui mène toujours vers un lieu primordial : le ventre maternel. La mer à laquelle renvoie l’image est le plus souvent une mer déchaînée, une mer violente, une mer dangereuse. Ce n’est pas l’océan tranquille qui a roulé les pierres jusqu’à les polir, mais les tempêtes renouvelées. L’œuf de pierre est le produit des colères de la mer ou des crues torrentielles. Les rêves de galets, s’ils renvoient au passé, parlent aussi de l’inexorable accomplissement de la vie. Les pierres polies d’un gué s’offrent chacune pour un pas nouveau. Un pas qu’il est impossible de ne pas faire, Mais qui enfonce un peu plus le rêveur dans le seul exil insupportable : celui qui l’éloigne du ventre maternel. »*

Cet « œuf de l’eau primordiale » devient le support de notre imagination. Il inspire par sa forme, par son énergie unique, par sa couleur, sa texture.

Un galet peut avoir une énergie particulièrement forte, par sa nature même, par son histoire ou parce qu’une personne vous l’a offert… Certains m’entraînent à les peindre, à pousser un peu plus loin la rêverie qu’ils créent en moi. Mon esprit se laisse alors toucher par celui de la pierre et la peinture que je dépose est un peu comme une danse qui aurait laissé sa trace.

Je me ressource et j’apaise mes tensions, je me retrouve en les peignant, en les regardant, en les ayant près de moi ces magnifiques pierres polies par l’eau et le temps, des objets vivants, qui savent faire le lien entre le monde réel et le monde du rêve. Entre le monde sensible et celui de l’âme.

 

*Georges Romey – Dictionnaire de la symbolique des rêves – Editions Albin Michel – 2005

 

 

Rêve de l’enfant rivière

Le texte qui suit est né d’un rêve éveillé. Un rêve très court de quinze minutes, plein d’émotions. Je m’étais juste donné le thème de l’eau comme guide. Je le partage pour montrer la force créative du rêve éveillé. Pour montrer que la poésie intime qui vit en chacun de nous parle de ce que nous sommes au plus profond. Elle est tout près, toujours disponible et tellement unique pour chacun. Elle a besoin d’être exprimée et d’être vue.

Le rêve éveillé n’est pas qu’un outil thérapeutique exceptionnel. C’est aussi une porte directe et merveilleuse vers notre âme et plus encore. J’ai construit au fil des années une méthode simple que j’appelle « le Rêve fertile » qui permet d’avoir accès à cette richesse. Elle peut devenir une inépuisable source d’inspiration pour chacun comme pour les artistes, et tout simplement un moyen très accessible de connexion à soi-même.

Rêve de l’enfant rivière

 

Il y a toujours eu de l’eau dans ma vie, un ruisseau, une rivière, parfois les deux. Je suis toujours émerveillé par la richesse et la diversité de toutes les formes de vies qui s’y trouvent. J’ai frotté mon insatiable curiosité pour les choses de la nature sur leurs berges. Et je dois avouer que la nature a été très généreuse avec moi jusqu’ici, puisque les animaux, je ne sais pas pourquoi, se sont très souvent montrés à moi. Apercevoir un poisson depuis la berge me rend joyeux pour la journée. Je me pose mille questions sur ce qu’il mange, où il dort, comment fait-il pour dormir avec les yeux ouverts ?

Aujourd’hui, je décide de rejoindre l’eau par un détour dont j’ai l’habitude. Un endroit connu de moi seul et dans lequel je sais à l’avance que je n’y trouve jamais ce à quoi je pense, mais ce que mon cœur attend.

J’arrive dans une rivière – encore – devrais-je dire ! C’est une rivière sauvage, assez calme avec pas trop d’eau, il y a du courant, beaucoup de saules, des graviers, des galets. Et j’entends l’eau qui descend, surtout dans le grand virage où elle accélère sa course en faisant danser les branches basses des saules toujours assoiffés. Tout cet environnement me fait penser à la rivière d’Ain. J’adore ces paysages de mon enfance sauvages et doux. Sauvages car tout ce que je regarde c’est la nature très pure, exactement comme il y a plusieurs milliers d’années lorsqu’il n’y avait pas encore tous ces gens. Et doux car j’ai tellement joué dans ces endroits qu’ils me sont d’une grande familiarité. Il y a l’odeur de l’eau, qui ressemble à l’odeur de vase quand on soulève les galets mais en beaucoup plus léger. Une odeur saine, couleur d’eau pâle. Soudain, je m’aperçois que les milliers de galets de la grève sont recouverts de cette pellicule blanche. C’est une pâte, un limon clair, une terre fine verdâtre et humide qui sent bon la rivière qui recouvre toutes les pierres rondes et le bas des arbrisseaux. Sur le bord peu profond Il y a plein de petites crevettes d’eau douce, des alvins translucides. Cette vie grouillante me rassure et me dit que la rivière est en bonne santé. Ce petit peuple des flaques m’invite à rejoindre le courant.  Comme j’ai laissé mes chaussures sous le vieux saule creux, je marche un peu tordu sur les pierres. Je trempe jusqu’aux mollets dans l’eau fraîche. Je ne résiste pas à la tentation de mettre ma tête sous l’eau et je suis surpris de voir parfaitement bien. Plongé d’un seul coup dans un nouvel univers, je suis très curieux d’explorer ce monde si différent du mien. Tient, les couleurs sont beaucoup plus vertes ! Quelques mousses émeraudes sur les galets luisants de toutes les nuances de kakis. Les lointains sont foncés, presque inquiétants et ce qui est près de moi est plus clair, plus lumineux. Malgré le léger voile dû à la fine terre en suspension, je vois nettement les galets du fond, il y a beaucoup d’eau et quelques branches. C’est vraiment bizarre ! voilà deux minutes que j’ai la tête sous l’eau et je réalise que je n’ai pas eu besoin de sortir à l’air libre pour respirer ! J’accepte ce nouveau pouvoir comme acquis car je constate que je respire réellement sous l’eau, et laisser mon intellect se poser mille questions pour comprendre cette aberration aurait, j’en suis sûr, l’effet de me faire sortir de cette expérience fantastique.

C’est étonnant car des souvenirs d’enfance se mêlent à ce que je vois… A la fois j’espère et je redoute de voir un gros brochet. Comme lorsque j’étais petit et que nous allions pêcher avec mon père et mon grand-père. L’univers invisible de l’eau trouble contenait tous mes espoirs de pêche miraculeuse et ma crainte de voir surgir du fond mystérieux et totalement inconnu, des monstres beaucoup trop gros pour ma petite canne montée pour le goujon, au pire pour le poisson chat ! Mes yeux explorent les limites du visible, où l’eau devenant opaque laisse la place à tous les fantasmes. Pas de brochet géant ! pas de sirène ni de cité engloutie ! Sensiblement, je reviens sur les choses plus proches de moi, j’écoute mes sensations. Plus je découvre la merveille de ce qui m’entoure, plus mes craintes s’évanouissent.

Alors je rentre profondément dans l’eau, je me laisse baigner par elle, imprégner. Je deviens l’eau, je la respire, je la goûte, je la danse. Je sens le courant sur moi, je me mets face à lui pour qu’il me caresse, qu’il ondule sur ma peau, je suis comme un poisson. Je joue dans l’onde et je vois que le soleil sur les vaguelettes de la surface dessine avec sa lumière sur les galets. Je le sens sur mon dos, je perçois sa chaleur. Ça scintille, tout est très vivant. Cet univers est tellement nouveau que je m’oublie, je suis entièrement à ma découverte et je deviens la rivière. Il n’y a plus de ciel ! Le monde est horizontal. Le sens du monde c’est le sens du courant. Il y a d’où l’eau vient et l’autre côté, où l’eau part. Elle vient d’en haut, sans arrêt, sûrement des montagnes de mon Jura. Elle repart vers le bas, très loin. Toujours la même rivière, jamais la même eau ! Comment autant d’eau peut couler depuis aussi longtemps ? Ma sidération n’a d’égal que mon émerveillement !  Et moi je suis en équilibre dans le courant, je suis là je tiens ma place, j’attends ! je ne sais pas ce que j’attends ! Je suis comme les truites que je guettais petit, bien placées en queue de trou, derrière une grosse pierre à l’affut d’une sauterelle imprudente qui flotte en tournant et qui tape inutilement la surface de ses grandes pattes, trahissant dangereusement sa présence par des grands ronds concentriques.

Je m’approche de la berge et je vois les racines des arbres qui forment des entrelacs noueux. C’est le courant qui les a mises à jour. Elles retiennent dans leurs longs doigts quelques grosses pierres. Bien que je ne les voie pas, je sais que des poissons craintifs ou embusqués, se cachent là, tout au fond de ces abris providentiels. Plus loin, je vois un « blanc », un chevenne, entre les racines sombres. Je ne sais pas ce qu’il attend avec son œil toujours ouvert. J’ai mes réflexes de pêcheur qui reviennent et je réfléchis comment je pourrais l’attraper mais je préfère le regarder. Je nourris mon âme de cette rencontre inhabituelle. Et je sens dans ma mémoire toutes les belles journées de mon enfance qui refont surface, je me sens triste d’avoir perdu cette insouciance, cette innocence ! Ce temps où la rivière était primordiale, plus rien n’existait quand j’étais à la pêche, la nature occupait tout mon esprit, entièrement, profondément. Je ne portais aucun jugement sur mes gestes, sur mes choix. Je faisais partie du monde, c’est tout ! Comme les poissons, j’étais un enfant de la rivière et j’étais à ma place, heureux, vivant, frissonnant avec mon petit maillot de bain. Et les galets qui tordaient mes pieds !

Quelques brasses énergiques et je plonge encore plus profondément. Mon ventre se pose au fond et mon visage s’enfonce entre les gros galets. Je rentre sous la rivière, dans son lit. Les petits graviers soulevés par le courant volent autour de ma tête. Je pénètre dans le sable plus doux. C’est étonnamment facile ! Je respire encore, tout simplement ! Je me retourne dans le sol comme je me serais retourné dans l’eau. Je suis sur le dos, sous la rivière. C’est moi désormais qui la porte dans mes bras, et l’eau coule sur moi. Je suis devenu son lit. Mon corps s’allonge infiniment, mes bras enlacent les berges. C’est comme si je devenais soudain ce parent ému de sentir son bébé endormis sur sa poitrine, fier de la force que procure un être qui s’abandonne complètement à vous. J’enlace tendrement cet être fantastique, tellement vivant, tellement fragile. La nostalgie que je ressentais devient une grande tristesse. Je ne sais pas pourquoi, mon cœur s’ouvre d’un coup, et cette eau qui coule se mélange à mes larmes. Les larmes viennent grossir le cours de l’eau. La rivière ouvre en moi la porte secrète de mon âme. Elle s’est offerte à moi comme un enfant offre sa vulnérabilité comme un cadeau magnifique. Son âme est venue se fondre à la mienne. En plongeant au fond de l’onde je plongeais au fond de moi. Croyant rencontrer des poissons j’ai rencontré mes larmes. Des larmes d’un autre temps. Du temps presque oublié où je devais les cacher. En embrassant cette eau, je vois tout au long de mes berges d’autres enfants qui jouent. D’autres enfants du monde qui viennent oublier leurs soucis dans les flots. Qui viennent mêler leurs larmes à l’eau du monde pour que la terre entière sache qu’ils sont tristes sans le montrer à personne. La rivière lave la tristesse des enfants du monde et l’entraîne au loin. Ils savent qu’ils peuvent encore plonger dans le courant de la vie.

Nous avons oublié, mais l’eau se souvient !

L’enfant mémoire

Cacherions-nous dans les profondeurs de notre être, un personnage discret qui détiendrait la mémoire de toutes nos blessures, mais aussi de nos rêves les plus profonds ? Je suis persuadé de la présence en nous d’un « enfant mémoire » !

Nous grandissons tous plus ou moins tranquillement. Nous intégrons les innombrables transformations de notre corps et de notre esprit pour exister dans un présent qui nous donne parfois l’impression que nous avons toujours été tels que nous sommes. Et le temps d’une vie passe suffisamment lentement pour nous laisser croire à cette illusion. Notre conscience conserve de ce cheminement, tous les éléments nécessaires à une vie suffisamment bonne. Elle évolue en permanence et intègre de nouveaux concepts, de nouvelles manières de penser, de nouveaux savoir-faire. Tout le reste ; les trop grandes blessures, les images insupportables, les traumas répétés, les paroles blessantes, sont la plupart du temps refoulées mais ne disparaissent pas pour autant ! Ce mécanisme psychologique du refoulement est un moyen de défense bien connu. Il nourrit inlassablement notre inconscient.

Dans le cheminement que j’ai fait pour me comprendre et tenter de soigner mes blessures, J’ai remarqué qu’un personnage intérieur revenait régulièrement. Un enfant connu de moi seulement. Extrêmement discret et sensible, très souvent caché et solitaire. Sa venue coïncide toujours avec un épisode de changement important. La plupart du temps, après une période douloureuse, ma quête m’amène à le libérer d’une situation de laquelle il était depuis longtemps prisonnier. Sa libération me soulage intensément, comme si je venais soudain d’abandonner de lourdes défenses. Il est là, souriant, heureux de savoir que je le vois. Cet instant est toujours chargé d’une émotion très forte et je partage avec l’enfant le bonheur d’être libre et de sentir remonter les désirs et les rêves qui étaient restés piégés avec lui pendant toutes ces années. Il reste alors le temps nécessaire, à la lisière de la forêt pour être sûr d’avoir été bien compris et doucement, sans faire de bruit, repart dans mon oubli. Il représente le cœur pur et sensible que j’ai toujours eu mais duquel je m’éloigne encore bien trop souvent.

Lorsque j’accueille un nouveau patient, c’est toujours l’être adulte, l’homme ou la femme blessés, l’adolescent ou la jeune fille en manque de confiance, ou l’enfant guidé par ses parents que je reçois. Ils arrivent auprès de moi dans leur présent perturbé, avec leurs craintes et leurs espoirs. Ils arrivent toujours sans le savoir avec quelqu’un qu’ils ne voient pas, avec quelqu’un qui se cache derrière leur fauteuil, comme une ombre muette et attentive. J’écoute leurs mots, j’écoute leurs rêves, et nous parlons beaucoup, mais j’attends surtout bien patiemment l’instant où l’enfant mémoire acceptera de se montrer et viendra s’assoir sur les genoux de mon patient. C’est un long travail d’apprivoisement qui s’installe. Des liens se re-tissent entre le patient et son enfant mémoire, et lorsque le dialogue est installé, lorsque la connexion avec cette part fragile qu’il protégeait est rétablie, c’est un nouvel équilibre qui peut voir le jour. Le patient sait petit à petit reconnaître les blessures qui font réagir son enfant, il peut le rassurer, se rassurer, sans reproduire les réactions de défenses qu’il avait mis en place. Ce cheminement demande patience et tendresse envers soi-même, mais il vaut la peine ! Rencontrer son enfant mémoire, c’est affronter les peurs qu’il a éprouvé et les réflexes de survie qu’il a construits il y a longtemps. Mais c’est surtout libérer les rêves et la joie qu’il porte depuis toujours et qu’il ne demande qu’à nous transmettre.

La paix peut alors revenir plus souvent, et de cet équilibre qui trouve ses racines dans notre cœur profond, une force nouvelle s’installe pour nous aider à recevoir plus sereinement tous les évènements de la vie.

Le Rêve éveillé libre est un outil formidable pour favoriser cette rencontre. Il laisse à l’enfant mémoire toute la place et tout le temps nécessaire à son émergence. Les rêves des patients naissent sans aucune contrainte, ils sont le fruit totalement libre d’une expression personnelle et profondément intime. Le cadre de cette méthode inventée par Georges Romey, en garanti le meilleur accomplissement.

 

Plonger au cœur de l’âme, à la source de l’art avec le Rêve Éveillé Libre !

En tant que thérapeute, j’utilise le Rêve Éveillé Libre pour aider mes patients. C’est une méthode étonnante qui s’appuie sur notre imaginaire. Elle permet à ceux qui souhaitent traiter leurs souffrances et mieux se connaître, d’emprunter un chemin différent pour rencontrer les parts d’eux même qui ne se laissent pas facilement regarder. Son efficacité repose en grande partie sur sa particularité de ne pas laisser au mental la place royale que nous lui octroyons habituellement. La thérapie s’adresse aux enfants dès l’âge de 6 ans, aux ados en quête de confiance, aux adultes blessés par la vie ainsi qu’à nos aïeux qui souhaitent quitter le monde en paix avec eux même. Elle s’adresse à tous car elle utilise le savoir-faire le mieux partagé par l’être humain, celui de rêver.  J’ai moi-même expérimenté cette thérapie sur une trentaine de séances et je continue à « rêver » lorsque j’en éprouve le besoin.

J’aimerais partager avec vous une autre facette du REL. En tant que peintre, je connais depuis mon enfance les élans qui m’ont très souvent poussé à dessiner, peindre, sculpter, chanter, bricoler… Toutes ces pulsions créatrices répondent à des besoins profonds. Souvent celui de se dire ! Parfois celui de chercher des réponses à l’intérieur de soi. Lorsque ce processus arrive, il met en route un flux d’énergie très vivant qui part parfois de l’extérieur de soi (un magnifique paysage qui devient une source puissante d’inspiration). Cette stimulation merveilleuse chemine à l’intérieur pour se transformer. Nous la digérons, elle se condense avec d’autres images, des souvenirs, des musiques entendues, des émotions. Suit enfin le besoin de montrer toute cette énergie qui crie son envie d’être vue, d’être exprimée. Parfois l’image est très claire, très vivante et déjà présente dans l’esprit comme une photo qui ne serait pas encore développée. Parfois cette ardeur créatrice veut sortir et pousse à prendre les crayons sans que l’on sache très bien ce qui va naître. Tout cela est le processus de création.

Dans mon expérience de rêveur éveillé, j’ai découvert une nouvelle source d’images. Mes premiers rêves ont été, en grande partie pour cette raison, un véritable émerveillement. Jusqu’à présent, dans mon activité artistique, les images nouvelles venaient soit de l’extérieur ; paysages, œuvres d’art, objets divers, soit de souvenirs, et mon imagination combinait un peu tout ça dans une cuisine que je ne saurais pas vraiment décrire. Cette fois, un peu comme dans nos rêves nocturnes, mais avec une conscience très présente, des images et des histoires complètes se formaient en moi d’une manière spontanée et surprenante. J’avais l’impression d’être au cinéma comme spectateur – projectionniste, découvrant au fur et à mesure une histoire dans laquelle j’avais le rôle principal. Chacun de mes rêves a été spécial et différent des autres. Certains, beaucoup plus marquants que les autres. Car la particularité de ce cinéma, est de vous emporter dans des situations parfois incroyables, chargées de sensations physiques comme le vertige, le froid, la chaleur, mais aussi des bouffées d’émotions très profondes. J’ai souvent pleuré pendant mes rêves, de tristesse, de regrets, d’amour, de joie.

Un rêve m’a particulièrement marqué. Je cheminais depuis longtemps et je suis arrivé près d’un grand paon blanc. Il a fallu que je monte sur les plumes de sa queue, puis sur son dos. Je sentais sous mes pieds, la chaleur de son corps et la texture particulière de son plumage. Je vous donne la fin du texte original tel que je l’ai dit pendant le rêve : « …Je monte, je monte, et je m’aperçois que je suis sur son dos. Il y a des plumes nacrées comme des écailles blanches et douces, j’avance sur son dos et je sens sous mes pieds que je suis sur un corps vivant et chaud. Je distingue sa tête splendide et fière. Il a plutôt la tête d’un paon blanc avec une aigrette de petites plumes qui se terminent par des boules blanches. Il a une couronne magnifique. Son œil est parfaitement noir alors que tout le reste est très blanc, il est fantastique. Je suis petit sur son dos et il me regarde avancer en direction de sa tête. Je m’approche de plus en plus de son œil fascinant, au point où je distingue la paupière grise qui en fait le tour. Je m’approche toujours et son œil devient de plus en plus grand. Je suis tout près de cette immense sphère brillante et profonde. Je suis juste au coin de sa paupière et j’ai envie de rentrer dans ce creux entre l’œil et la paupière. Je m’y faufile et je passe derrière son œil géant. Je suis derrière ce globe immense et transparent à travers lequel je peux voir, fasciné, le ciel de la nuit étoilée. »

Cette image est longtemps restée vivante dans mon esprit, au point où j’ai eu besoin un jour d’en faire une aquarelle. Cette expérience m’a donné la conviction que les rêves ouvrent une porte sur notre âme, que ces images que nous recevons sont le reflet de sa vibration vivante et subtile. Je pense que ce sont les images les plus représentatives de ce que nous sommes profondément. D’aucuns pensent que c’est notre imaginaire qui les produit, moi, je ne sais pas ! Ce dont je suis certain par contre, c’est la nécessité pour l’être humain de rester à l’écoute de cette part sensible et étonnante de notre être. Cette poésie secrète et unique de chacun d’entre nous qui tente d’équilibrer nos vies dirigées par la rentabilité.

L’art est d’une indispensable inutilité.

Nouveau site, une ouverture sur le monde

 J’ai beaucoup de plaisir à vous présenter ce nouveau site qui regroupe mon activité de thérapeute en Rêve Eveillé Libre et EFT. Vous y trouverez de nouveaux espaces présentant des articles sur des sujets qui me touchent. Je n’ai pas résisté à la tentation d’ouvrir une galerie virtuelle pour montrer certaines de mes créations qui sont aussi le reflet de mon cheminement personnel.

Je pratique l’EFT (Emotional Freedom Techniques) méthode thérapeutique psychocorporelle qui vient étoffer ma proposition de soin. L’EFT offre la possibilité de travailler sur des objectifs concrets comme la difficulté d’accueillir des émotions jugées négatives comme la colère, la honte, la tristesse, la culpabilité ou la peur. Elle permet d’alléger les souffrances attachées aux traumas graves ou bénins. C’est un outil très efficace que j’apprécie beaucoup notamment par la possibilité qu’il offre d’être pratiqué en autonomie par le patient après un court apprentissage.

 Le Rêve Eveillé Libre (REL) reste la base de mon activité. C’est une méthode que j’affectionne particulièrement et qui propose un chemin très profond, tout en douceur. Une cure en Rêve Eveillé Libre offre la possibilité de travailler sur des problématiques importantes d’une manière très inhabituelle grâce à l’imaginaire.  Ceci permet de contourner les pièges et les résistances que nous tend le mental lors d’un travail analytique plus classique. C’est également une méthode merveilleuse pour l’ouverture qu’elle propose sur la spiritualité que je dissocie clairement de toute pratique religieuse.

Je sais le courage qu’il faut pour commencer une démarche personnelle de soin, « faire un travail sur soi ». C’est un peu se lancer dans le vide, souvent poussé par un besoin impérieux d’apaiser une souffrance devenue insupportable. C’est devoir faire confiance et confier ses blessures les plus intimes. C’est prendre le risque de voir changer sa vision du monde et par là, modifier notre manière d’être en lien avec les autres. Mais c’est aussi espérer moins souffrir, aller à la rencontre de richesses qui sont très souvent encore en sommeil. Je connais bien ces questions parce que je me les suis posées, j’ai dû faire ce chemin et j’en connais l’importance. Accompagner quelqu’un est avant tout pour moi, faire l’expérience d’une rencontre authentique. Il me semble que c’est principalement de la richesse de cette relation de confiance partagée, que peut naître l’atténuation des souffrances liées à nos blessures.  

Je partage toujours mes rendez-vous entre mes cabinets de Lyon et Villefranche-Sur-Saône, Je peux aussi intervenir à domicile et par Zoom.

J’ai toutefois décidé de privilégier mon implantation à Villefranche. Je suis donc beaucoup plus présent dans les très beaux espaces du « Jardin Intérieur » situé au 259 avenue Joseph Balloffet. Le Jardin rassemble des thérapeutes offrant une large palette de méthodes thérapeutiques et de développement personnel. Des enseignants de yoga et méditation participent également à la vie de ce lieu. Une très belle dynamique est à l’œuvre dans le respect et la bienveillance des personnes accueillies.

Bonne découverte et au plaisir de vous rencontrer.